Avis de turbulence
Pour ceux qui étaient sur une autre planète ces dernières semaines, la polémique autour de la privatisation de l’aéroport de Nice fut intense. Notre cher maire Estrosi s’est complétement lâché dans une interview accordé à NiceMatin : « Je ne souhaite pas que nous laissions brader notre aéroport! Il est totalement impensable que la Ville de Nice et l’Etat ne restent pas majoritaires à l’actionnariat, écrit le député-maire dans un communiqué. L’aéroport Nice Côte d’Azur est un outil d’aménagement du territoire, au cœur de l’Opération d’Intérêt National de la Plaine du Var Eco-Vallée, dans lequel la collectivité souhaite garder la maîtrise. Je refuse que notre aéroport devienne un hub régional pour compagnies low cost ».
L'aéroport de Nice Côte d'Azur, premier aéroport de province avec 11,66 millions de passagers en 2014, est détenu à hauteur de 60% par l'Etat, 25% par la Chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur et 15% par les collectivités. L'Etat espère retirer de la vente de ces 49,9% entre 800 millions et 1 milliard d'euros.
Notre cher maire a décidé de nous consulter, nous les niçois. Une grande campagne de communication a été lancée dans toute la ville, jusque dans les boites aux lettres. En effet le nouveau magazine de la ville Nicexpression a consacré plusieurs pages, tirant la sonnette d’alarme par rapport aux conséquences que pourrait avoir la privatisation sur notre belle ville ensoleillé. Le 19 février, Nice a dépensé 100 000 euros pour organiser un referendum, qui n’a aucune valeur juridique. La question était : «êtes-vous favorable à la privatisation de l'aéroport Nice Côte d'Azur? » 45 bureaux de vote avaient été ouverts de 8 heures à 21 heures. Malgré le coût du referendum, c’était plutôt bien joué de la part d’Estrosi car le résultat était là. 97,4% des votants étaient contre.
Il y a-t-il de bons côtés à cette privatisation ? C’est la question que je me suis posé. Une affaire similaire, celle de la privatisation de l’aéroport de Toulouse, m’a aidé à y voir plus clairement. Cette privatisation partielle, où l’Etat est resté propriétaire des bâtiments et des pistes, a rapporté 308 millions d’euros aux caisses de l’Etat. Cet argent a été sagement dépensé dans des investissements plus stratégiques dans des entreprises en difficultés comme le groupe PSA.
Je ne sais pas pour vous, mais moi tout ça me choque un peu beaucoup… je m’explique, un maire de droite (je vous passe toute l’idéologie libéralisme de la droite), organise un référendum et lance une grande compagne de communication contre la privatisation (spécialité de la droite) d’un aéroport, on aura tout vu !
A suivre…
